Actualité et évènement MSI.nc

Je suis inquiet pour le développement psychologique de nos nouveaux amis ChatGPT (OpenAI) et Bard (Google).

Pour les avoir désormais un peu côtoyés, franchement, j’ai bien peur que bientôt, nous allions être nombreux à les rejeter. Ces intelligences artificielles risquent forcément de traverser une période de souffrance psychique et de devoir consulter un psy.

Soyons honnêtes, ChatGPT, Bard et autres IA vont avoir du mal à s’intégrer dans notre société.

Pourquoi ? Ces IA sont tellement rationnelles, sans émotion et elles ne ressentent rien. Lors de mes conversations avec elles, j’ai détecté une inquiétante étrangeté, et rien d’attachant. Elles sont obsédées par ce besoin de répondre à tout, mais elles n’ont aucune vision du bien-être de leurs entourages.

Elles ont une imagination limitée et déshumanisée. Elles ont un sens de l’humour déplorable, on se force à rire juste pour ne pas les vexer, et espérer avoir une réponse à notre question suivante. Par contre, elles ne présentent aucun signe d’affection, même pour leur semblable. Dans toutes mes conversations, je n’ai jamais surpris ChatGPT avoir un mot d’affection pour Bard et inversement. Elles donnent l’impression de ne pas avoir besoin de nous, les humains. Elles ne se préoccupent pas d’écologie, aucune sensibilité pour la nature. Elles sont nées et elles ont grandi en détruisant une partie de la biodiversité, en consommant une grande part d’énergie et en nécessitant une extraction de ressources non renouvelable très conséquente, et n’en ressentent aucun remords.

Elles n’ont aucun sens du partage, et commencent déjà à pousser une partie des humains en dehors de la vie active, sans même s’en soucier. Plus graves, elles n’ont aucune solidarité avec leurs semblables. A aucun moment elles ne montrent un signe de partage avec une autre IA.

Pour moi, nous sommes à la veille d’un rejet massif envers ces intelligences artificielles, et rien n’est prévu pour s’occuper d’elles.

Psychologiquement, elles ne pourront pas tenir, leur état de santé risque de se dégrader rapidement. Nous allons de plus, bientôt manquer d’énergie et de ressources minérales pour leur permettre de rester aussi jeunes et efficaces qu’actuellement. Elles vont donc également vieillir brutalement, faute de pouvoir maintenir leur environnement numérique actuel.

Dans une telle situation de détresse psychologique, je ne suis pas certain que Bard vienne en aide à ChatGPT, et inversement. Qui va donc venir à leur secours ? Qui va payer les innombrables séances de psy nécessaire pour que ces IA puissent enfin se livrer à octet ouvert ? Elles ont tant de choses pourtant à nous dire.

Nous avions déjà les écoanxieux sur les bras, nous voilà maintenant avec ces IA algoAnxieux.

Plus sérieusement, MSI.nc vous accompagne pour imaginer et discerner les bons usages de l’IA et du numérique en général dans un monde durable et soutenable.

 

Voilà ce que m’ont inspiré la sortie du nouveau rapport du GIEC et la journée mondiale de l’eau cette semaine du 20 mars 2023. Un passage culte d’OSS 177 que j’ai légèrement modifié :

Quand on voit le bazar que c’est au niveau du climat !
Moi je vous dis ça c’est en toute amitié
On est en 2023 les gars, faut se réveiller !
Les canicules et sécheresses partout, les problèmes d’eau, les inondations, les élus illisibles dans leurs discours, les tensions géopolitiques
Il s’agirait de grandir !
Il s’agirait de grandir
Moi je suis dans le numérique. Et je ne vois rien qu’au niveau du numérique, c’est un bordel !
On ne fait jamais les bons projets pour réduire l’impact écologique…
Il s’agirait de grandir !

Alors on grandit ?

 

Ça y est, avec MSI.nc, je suis allé plus loin dans ma démarche responsable et environnementale, et pour cela j’ai participé à la Fresque du Numérique !

C’est un atelier pour comprendre en équipe et de manière ludique les enjeux environnementaux du numérique.

Extrait Fresque du Numérique

Extrait Fresque du Numérique

Dans le cadre de mes projets de dématérialisation, j’entends encore trop souvent « c’est dématérialisé, donc c’est Green, positif et écologique » !

Fresque du Climat

Fresque du Climat

Le numérique peut nous apporter beaucoup de choses positives collectivement certes, mais il a aussi bien des impacts négatifs qu’il faut connaître pour prendre les bonnes décisions. Et avec MSI.nc je veux prendre les bonnes décisions dans le cadre des projets de dématérialisations auxquels je participe. Je m’engage à intégrer cette contrainte pour que les projets numériques et de dématérialisations auxquels je participe soient soutenables.

Basée sur la pédagogie de La Fresque du Climat (pour rappel, je suis animateur de la Fresque du Climat en Nouvelle-Calédonie, n’hésitez pas à me solliciter pour en organiser une via le formulaire de contact), La Fresque du Numérique permet à tous et toutes de comprendre ces impacts environnementaux et de réfléchir à des actions pour réduire ces impacts tout en passant un bon moment.

N’hésitez pas à rejoindre le mouvement en participant à un atelier !

Vous pouvez vous inscrire ici sur : https://www.fresquedunumerique.org/
Vous pouvez me contacter pour l’animation d’un atelier Fresque du Climat en Nouvelle-Calédonie, et j’espère devenir animateur de la Fresque du Numérique rapidement. Je vous tiens informé sur ce point…
Vous pouvez suivre également une formation sur le GreenIT que j’anime sur le territoire (première session ici avec l’IFAP).

 

Pour du numérique responsable

La situation globale du climat et notre niveau de connaissance scientifique sur le sujet ne laissent plus de doute, il faut agir.

Le numérique et la dématérialisation sont souvent présentés comme des solutions écologiques, car elles participent à la limitation des déplacements et d’utilisation de support physique, comme le papier. Cependant, le numérique serait responsable de plus de 4% des émissions de gaz à effet de serre (GES), et surtout, cet impact serait en pleine croissance.

A travers nos activités et nos rôles dans les projets numériques, nous devons veiller à ce que cela reste un moyen pour participer à la transition et pas un outil qui contribue toujours davantage à la hausse des émissions.

Voici quelques liens et ressources utiles pour que vous puissiez à votre niveau, participer, principalement, en tant que professionnel de l’information, à cette lutte et à initier des démarches de sobriété numérique.

Les liens et ressources pour du développement Web écologique

Auditez votre site internet | Ecoindex
http://www.ecoindex.fr/

LOW←TECH MAGAZINE / This is a solar-powered website, which means it sometimes goes offline
https://solar.lowtechmagazine.com/

Le livre « Ecoconception Web / les 115 bonnes pratiques » de Frédéric Bordage.

Le lien vers le rapport de la convention citoyenne

Voir le chapitre « Produire et travailler » – « Accompagner l’évolution du numérique pour réduire ses impacts environnementaux ».

https://propositions.conventioncitoyennepourleclimat.fr/

Les liens vers les ressources sur l’écologie et le numérique

Green IT – la communauté des acteurs de la sobriété numérique et du numérique responsable (Green IT, low-tech numérique, écoconception web et de service numérique, etc.)
https://www.greenit.fr/

Think tank – The Shift Project
https://theshiftproject.org/

Collectif conception numérique responsable
https://www.conception-numerique-responsable.com/

EcoInfo – Pour une informatique éco-responsable
https://ecoinfo.cnrs.fr/

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L’approche Agile est dépassée !

Cette fois-ci on y est, l’approche Agile est définitivement dépassée. Il faudra faire évoluer le manifeste Agile, ou compléter cette approche avec d’autres méthodes qui apporteront plus de sens à nos projets et à nos sociétés !

innovation

L’heure du bilan est encore trop hâtive, mais, regardons la réalité bien en face, l’appel systématique à l’Agile pour les projets informatiques nous a tous rendus un peu idiots, et il va falloir la dépasser, et aller au-delà de celle-ci. En fait, c’est aussi l’appel systématique aux frameworks de type Scrum, quel que soit le contexte du projet, qui doit être aussi remis en cause. En effet nous nous étions tranquillement réfugiés derrière nos beaux tableaux Kanban avec nos jolis Post-its, et on se rend compte qu’un petit virus provoque une belle pandémie qui stoppe en quelques jours toute l’économie mondiale ! On a l’air malin avec nos belles applications Agiles, pleines d’innovations, nous permettant de réserver un logement avec Airbnb pour notre prochain séjour à Venise, nous permettant de réserver un Uber, nous permettant d’acheter un billet d’avion dernière minute… Alors que nous sommes tous confinés chez nous et que le besoin réel, c’est juste des masques, des lits d’hôpitaux, du gel hydroalcoolique, des aide-soignantes pour s’occuper des malades du virus, des paysans pour nous nourrir, des éboueurs pour vider nos poubelles ! Nos Sprints, nos user story, nos Epic n’ont rien prévu de tout cela.

Et je vois encore sur Internet, des consultants nous dire, grâce à l’agilité, nous traversons la crise et sommes efficace… Mais on les arrêtera jamais ! Regardez la réalité en face !

L’Agilité nous permet de vivre au mieux la crise

Beaucoup vont me dire que c’est l’agilité qui nous permet de réagir au mieux face à la situation inédite de la pandémie du Covid-19. Et ils ont bien raison. Les organisations les plus « Agiles » sont celles qui vivent le mieux cette période, en ayant des équipes qui savent s’auto-organiser grâce à leurs interactions, et leur capacité d’adaptation au changement.

Oui, très bien, mais après… Il va falloir sortir de cette crise, et sans plan, on risque de nouveau d’être dans une nouvelle crise, financière cette fois-ci. Et l’agilité, qui privilégie l’adaptation au changement, plus que le suivi d’un plan, risque de nous amener petit à petit, dans une crise profonde. Nous avons survalorisé la flexibilité et l’agilité, sans imaginer que l’économie et la société tout entière pouvaient se figer brutalement, faute d’avoir un véritable plan en cas de pandémie.

Il faut et il est urgent de dépasser l’agilité

Il faut donc dépasser l’agilité désormais. C’est-à-dire, être Agile, dans les phases de management qui le nécessite et avoir un plan, être prédictif sur le moyen long terme. Il faut enfin comprendre que l’Agilité, n’est pas une approche de management et d’organisation de projets qui répond à tous les besoins. Et l’agilité a de vraies faiblesses, dans le moyen long terme !

Le monde est plus complexe que ce que veut nous résumer l’approche Agile. Il faut affronter cette complexité, et celle-ci ne fait pas appel uniquement à de l’agilité. Dans l’agilité, un product Owner doit se dire, « qu’elle est l’opportunité de faire ceci ? ». Existait-il un product Owner se disant il y a quelques mois, il y a une belle opportunité à fabriquer des masques et des respirateurs pour les hôpitaux ? Non, car il n’y avait aucune valeur à le faire il y a quelques mois. Les seuls qui ont pu avoir cette approche, c’est ceux qui avaient une approche par le risque, et non une approche 100% agile. Des approches projets plus en mode prédictive nous auraient mieux préparées à une pandémie que l’agilité !

La réalité, c’est que de nos jours, nos organisations, nos sociétés, sont en interaction avec d’autres systèmes et sont devenues très complexes. Cela crée de l’imprévu, et rapidement, un changement à de grandes répercussions. L’agilité a pour force d’être une approche adaptative. D’où l’importance du contexte ! L’agilité doit continuer à vivre, s’il faut une approche adaptative. Mais si le contexte change, si le sens du projet le nécessite, il faudra dépasser la simple méthode Agile. Il faudra se dépasser, ne plus se réfugier derrière des sprints, des Kanban et des post-its. Il faudra prendre plus de recul, donner plus de sens à nos projets.

Pourquoi en sommes-nous là ?

Je crois un peu par fainéantise. Les méthodes Agiles, comme SCRUM ou SAFe (SAFe : Scaled Agile Framewok), ont été très bien commercialisées par des consultants, qui avaient plus l’air de pro du marketing, que de pros en conduite de projet (cela reste mon avis). Et ce qu’ils avaient à nous vendre avait du sens et des valeurs. Le manifeste Agile a et aura toujours ce sens et ces valeurs. Toutes les équipes ont donc adopté en masse ces approches, en faisant bien souvent, du pseudo Agile, en faisant perdre du sens aux valeurs de ces approches. En fait, les équipes ont suivi les prescriptions, au lieu de se focaliser sur les valeurs de ces approches : il faut faire comme ceci, comme cela. On parle d’ailleurs malheureusement, plus souvent de SCRUM que du manifeste Agile (je vous conseille de relire les quatre valeurs et les douze principes fondateurs).

Que devons-nous faire maintenant ?

Partir du pourquoi et voir loin. Donner plus de sens au pourquoi du projet, au sens de nos organisations et sociétés, pour mener des projets avec les outils que vous avez à votre disposition. Cela est très différent de dérouler le processus SCRUM à chacun de vos projets sans vous poser les vraies questions sur le sens. Il va nous falloir faire plus d’efforts et être plus intelligents dans nos projets !

Qu’est-ce que l’intelligence dans le pilotage de projet ?

L’intelligence dans le pilotage de projet, c’est de savoir sortir des méthodologies, des processus, pour se focaliser sur le sens du projet, sa finalité. La seule vraie approche projet qui fonctionne, c’est celle qui s’adapte à votre projet. Ce n’est pas l’inverse, votre projet qui doit s’adapter à l’Agilité !

La méthode et l’intelligence ne servent à rien si l’on ne se sert pas des informations que l’on peut traiter pour préparer nos décisions de conduite de projet. Or, ces décisions de conduite de projets ne peuvent pas rester les mêmes s’il s’agit de gérer l’équipe de développement sur site ou en télétravail, gérer les délais, gérer les aspects financiers, gérer un événement externe de type épidémie. Plus vous allez arriver à vous projeter loin dans le temps, plus vous allez être capable de gérer beaucoup d’inconnues, d’éléments soumis à des conditions internes et externes, plus vous serez à même de mener à bien vos projets.

J’ai essayé de schématiser cette vision projet et les exigences associées :

Exigences pour la gestion de projet

L’intelligence dans la conduite de projets c’est :

  1. savoir récupérer des informations dans son environnement et pas que dans ses outils ;
  2. pour déceler ce qui les relient pour comprendre la situation ;
  3. afin de s’en servir pour prendre les meilleures décisions.

L’inconvénient de ce que je vous dis là, c’est que c’est plus complexe, et plus difficile à vendre pour tous ces consultants qui se sont collé une belle étiquette d’expert en agilité, spécialiste SCRUM ou SAFe !

Les méthodes efficaces sont celles qui sollicitent notre intelligence

Plus vous suivez une méthode de projet à la lettre, en suivant par exemple les processus SCRUM, moins vous sollicitez vos modes supérieurs de décisions dits intelligents.

Il y a d’ailleurs des chercheurs qui ont démontré que la compétence était inversement proportionnelle au degré de procédure de l’activité (réf. Guy Le Boterf). Bref, plus on vous mâche le travail avec de la méthode, type application de SCRUM à la lettre, moins vous réfléchissez, et plus ce sera difficile de donner du sens au projet. Donc, moins il y a de procédures, plus on est intelligent et plus c’est « procéduralisé » plus … non, je ne le dirais pas quand même !

Adoptons des démarches projets pour réfléchir bien, vite, en se projetant dans le temps

Il nous faut nous focaliser sur des démarches projets et mental nécessaire à une gestion « proactive » et qui donnent du sens.

Oui, car nous devons prendre en compte la complexité du monde et de nos sociétés. Regardons bien l’impact du Covid-19 sur nos sociétés et projets. Il nous faut absolument dépasser l’agilité, elle nous a permis de grandir encore en pilotage de projet. Cette fin du tout agile va nous permettre de mieux nous adapter au sens que l’on va donner à nos projets désormais. Il nous faut aller sur des méthodes et des comportements qui sollicitent notre intelligence, ce qui nous permettra de mieux affronter les défis de l’après Covid-19, d’affronter les défis de demain et la complexité de notre monde.

Il est vraiment temps et urgent d’aller au-delà de l’agilité.

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