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Comme le coyote, avec l’avènement de la technologie et de l’intelligence artificielle générative, avons-nous franchi le seuil du danger sans anticiper notre chute ?

Sommes-nous en déconnexion entre la réalité physique, énergétique et éthique ?

Il semble que nous traversions une énorme déconnexion entre la réalité physique, énergétique et éthique de ce que nous propose l’IAG (intelligence artificielle générative) et les actions souhaitables pour protéger nos données, garantir un avenir durable et respecter les valeurs humaines fondamentales. Néanmoins, l’attrait irrésistible de Road Runner (Bip Bip), ayant désormais pris la forme de l’IA et de son accélération nous séduit réellement. À l’image du coyote, nous sommes fascinés par les promesses de l’IAG et apprécions les performances et le confort offerts par ces outils. Tel le coyote, notre appétit pour l’innovation prend le dessus sur notre raison, et nous courrons tous collectivement après ce bel outil appétissant qu’est l’IA.

Tel le coyote, notre appétit pour l’innovation prend le dessus sur notre raison

Nous poursuivons ce Road Runner (Bip Bip) ou, plus exactement, nous adoptons cette IA, tout en espérant freiner à temps avant de tomber dans le vide. Toutefois, nous prenons de plus en plus conscience qu’avant de nous engager dans cette course aux usages de l’IA, il nous faudrait d’abord identifier l’emplacement de la falaise pour mieux anticiper cette chute.

coyote et le road runner Bip Bip

Coyote et le road runner Bip Bip – tel l’humain, le coyote est rattrapé par les lois de la physique, ici la gravité, qu’après avoir pris conscience de sa propre bêtise – Warner Bros – Création Chuck Jones

Notre voisin de bureau, nos enfants, l’entreprise concurrente, ou le pays voisin se sont déjà élancés derrière l’IA. Alors, pourquoi prendre du retard en doutant des conséquences possibles ? Pourquoi ne pas courir comme les autres après cet outil ?

Regardons le contenu et le scénario de ce cartoon Bip Bip, c’est très riche d’enseignements. Bip Bip (du latin Accelleratii Incredibus) est un oiseau coureur ultra rapide, que Vil Coyote (du latin Carnivorus Vulgaris), affamé, compte bien déguster, c’est le prédateur en puissance.

Le coyote, c’est le prédateur en puissance

Ce Vil Coyote est la caricature même des erreurs humaines et de nos biais, qui nous poussent à céder aux sirènes de l’innovation et du progrès.

Seuls les caricaturistes et les humoristes savent nous décrire ces gags récurrents de nos biais humains, qu’on finit par reconnaître et qui viennent ponctuer nos tentatives de progrès. Avec du recul, un peu d’amour et d’humour, on se prend de compassion pour ce pauvre animal qu’est cet humain, qui finalement, ne tombe que quand il se rend compte qu’il est dans le vide, ou met au point un nouvel outil, tel le parapluie, qu’il ouvre vainement pour ralentir et se protéger d’une immense crise qui lui tombe dessus. Parfois même, une solution innovante qui lui a servi lors d’un essai précédent au cours de l’épisode se retourne contre lui plus tard, alors qu’on n’y pensait plus forcément – en tout cas, Vil Coyote, lui, l’avait complètement oublié ! Dans le domaine de l’innovation, on appelle cela l’effet rebond. Dans Bip Bip, il s’agit juste de gags. Ces gags, basés sur les lois de la physique ou liés aux effets rebonds des innovations, sont-ils devenus la marque de fabrique de nos avancées technologiques ?

Ces gags, basés sur les lois de la physique ou sur les effets rebonds des innovations

Coyote nous fait un rappel sur les lois de la physique

Coyote nous fait un rappel sur les lois de la physique

L’articulation du cartoon Bip Bip, et le lien entre nos biais humains et nos innovations technologiques

Reprenons les règles du dessin animé (source : Wikipedia) et faisons le parallèle avec les biais humains et les innovations technologiques :
1 : Bip Bip ne peut blesser Vil Coyote sauf en hurlant « Bip ! Bip ! ». Un peu comme l’IA, qui ne nous veut que du bien. Ce n’est donc pas elle qui est la cause de notre malheur, mais bien ce que l’on en fait et ce que l’on va provoquer avec elle.
2 : Aucune force extérieure ne peut blesser le Coyote – si ce n’est sa propre incompétence ou les produits qu’il fabrique pour attraper Bip Bip. Exactement ce que l’on retrouve dans les comportements observés avec l’IA. Faire des effets Ghibli avec l’IA, c’est beau et cela ne blesse personne. Sauf, qu’à vraiment y regarder de plus près, le pillage décomplexé de la créativité d’une œuvre majeure et la consommation énergétique engendrée pour l’apprentissage et la génération des images, est très lourde de conséquences.
3 : Le Coyote pourrait s’arrêter à tout moment s’il n’était pas aussi fanatique (rappel : « Un fanatique est une personne qui redouble d’efforts en oubliant le but de sa poursuite » – George Santayana). Pour l’humain, il est encore tout à fait temps de ralentir dans cette course effrénée au progrès technologique et à l’adoption massive de l’IA sans réelle contrainte.
4 : Jamais de dialogue, excepté le légendaire « Bip ! Bip ! » ou, à l’occasion, une inscription laconique sur une pancarte au moment même où Vil Coyote réalise qu’il court douloureusement à sa perte. Idem pour l’IA, pas de dialogue, pas de débat public organisé pour nous permettre de réfléchir collectivement sur le sort que l’on se réserve avec une adoption de l’IA non encadrée. Il y a bien quelques pancartes, comme l’EU Artificial Intelligence Act, mais qui parmi vous est allé la lire dans le détail avant de rédiger vos premiers prompts ?
5 : Bip Bip doit rester sur la route, pour la seule raison qu’il est un roadrunner. Un peu comme les acteurs de l’IA, qui restent sur leur route, et reporte la responsabilité sur nos usages.
6 : Toute l’action doit se dérouler dans le milieu naturel des deux personnages, le désert du Sud-Ouest américain. Si l’on prend du recul, c’est un peu le cas de l’IA, où finalement, toute l’action se déroule dans quelques datacenters assez éloignés de nos yeux.
7 : Tout outil, arme ou équipement mécanique doit provenir de la compagnie ACME Corporation. Comme dit plus haut, nous sommes finalement victimes de nos usages, et non de l’IA en elle-même.
8 : Utiliser aussi souvent que possible la loi de la pesanteur comme ennemi numéro un du Coyote. Ca, c’est vraiment l’idée la plus géniale de ce cartoon ! Et c’est aussi bête que cela pour nous humain, nous oublions totalement que la terre a des limites physiques, dont certaines sont déjà dépassées depuis un petit moment, et bêtement, petit à petit, nous sommes rattrapés par les lois de la physique avec lesquelles nous n’arrivons pas à négocier. Ce point de ce cartoon est très important, car il nous permet de comprendre que ce n’est pas l’innovation et le progrès la cause des crises en cours et à venir, mais bien le fait nous dépassons les limites planétaire et que les lois de la physique nous rattrapent.
9 : Le Coyote est toujours plus humilié que blessé lorsqu’il échoue. Sur ce dernier point, c’est un peu le cas jusqu’à présent, et pourvu que nous puissions nous remettre des chocs le plus longtemps possible.

Bip-Bip et le coyote -ACME - Warner Bros

Le coyote à la poursuite de Bip Bip avec ses outils ACME – Warner Bros – Création Chuck Jones

Ce cartoon du coyote à la poursuite de Bip Bip doit nous permettre de mieux comprendre le comportement de l’être humain qui a une tendance naturelle à « surestimer ses capacités » à maîtriser une nouvelle technologie et à « sous-évaluer les risques potentiels ». Cette surestimation, combinée à la pression sociale et à la recherche de la facilité, peut conduire à des « décalages de la réalité » et à des prises de risques inconsidérées face à l’innovation technologique. À l’instar du coyote qui poursuit Bip Bip, l’individu ou le collectif peuvent être tellement focalisés sur les bénéfices potentiels d’une technologie qu’ils en oublient d’évaluer les dangers et les conséquences négatives.

une tendance naturelle à « surestimer ses capacités » à maîtriser une nouvelle technologie et à « sous-évaluer les risques potentiels »

En fait, comme le coyote, nous ne sommes pas bien armés face à nos erreurs individuelles et collectives.

La notion du risque ou l’erreur devraient pourtant être nos principaux atouts dans nos processus d’apprentissages. Tel l’apprentissage du vélo, où chaque chute nous a permis de progresser, mais également, nous a fait prendre conscience qu’il ne fallait pas prendre de risque inconsidéré lors de nos parcours à vélo.

Mais alors, pourquoi apprenons-nous si peu de nos erreurs et pourquoi avons-nous si peu conscience des risques ? Ou peut-être, plus exactement, dans le cas de nos innovations, ne voyons-nous pas le bout de la falaise et qu’il y aura forcément un rappel des lois de la physique, si nous consommons tant d’énergie, tant d’eau, tant de métaux, pillons tant de données, pour bénéficier des services de l’IA ?

Comment chercher à développer notre capacité à déterminer si nous sommes ou non sous l’emprise de l’effet coyote ?

Alors, comment chercher à développer notre capacité à déterminer si nous sommes ou non sous l’emprise de l’effet coyote ?

Voici quelques facteurs qui peuvent agir négativement ou positivement sur l’apparition ou non de l’effet coyote dans le domaine de la tech :

  • Votre conscience des risques qui est proportionnelle à votre expérience, ainsi qu’à vos connaissances sur les risques du domaine. Cette expérience nous fait cruellement défaut dans des domaines d’innovations sur lesquels nous n’avons pas d’expérience, typiquement, sur le déploiement à grande échelle de l’IA.
  • Vous vous intéressez naturellement à la connaissance scientifique disponible sur l’état du monde, climat, énergie, extraction minière à travers de votre veille personnelle ou en participant à des ateliers collectifs comme la Fresque du Numérique ?
  • Votre attitude dans votre vie de tous les jours vis-à-vis des risques. Êtes-vous un conducteur plutôt prudent, ou non ?
  • Votre personnalité, qui va conditionner votre manière d’agir, avec des profils à risques connus : invulnérable, macho, laisser faire, etc.
  • Le contexte de vos projets, avec ses enjeux qui sont plus ou moins importants et la pression qui en découle.
  • Votre capacité à raisonner avec une approche systémique, permettant de prendre en compte ou non, les interdépendances sur les ressources mobilisées par l’objet du système que vous exploitez.

Alors, pour nous aider à prendre mieux conscience de nos choix et de nos usages des innovations, telle que l’IA, regardons bien dans les yeux ce coyote dans sa chute, et qui nous fait un petit geste de sa patte. Personnellement, je crois qu’il nous envoie un message qu’il serait bien d’écouter. Il nous le fait avec tendresse, et avec humour, pour mieux nous toucher.

Merci à lui !

Coyote et les lois de la physique

Coyote et les lois de la physique

 

Sur le chemin d’un numérique responsable et soutenable, la dématérialisation des documents est-elle forcément écologique ? C’est la question que je me suis posée avec les participants à une formation autour des projets de dématérialisation.

Voici quelques éléments pour bien comprendre quand un projet de dématérialisation est écologique.

Quels sont les éléments impactant dans une dématérialisation des documents

Eléments impactant (au sens environnemental) liés aux usages métiers de la dématérialisation des documents :

  • Accès à l’information : nombre de recherches (voir : L’impact environnemental des moteurs de recherches)
  • Envoi d’email avec pièces jointes (entre 17 et 30 grammes équivalent CO² pour un mail avec 1Mo en fichier attaché)
  • Travail documentaire séquentiel
  • Envoi d’email en copie « à la terre entière » 
  • Trop de versions de documents
  • Resaisies dans l’application métier de données existantes
  • Imprimer systématiquement des emails et autres documents
  • Faire imprimer les documents par un tiers “on déplace le problème chez le client”
  • Trop de validation et trop de signatures
  • Travailler avec trop de support

Eléments impactant liés à la conception des projets de Gestion Electronique des Documents (GED) ou de dématérialisation :

  • Sous-utiliser un support de stockage
  • Architecture de serveurs physiques non virtualisés
  • Gestion de la dématérialisation en silo : 1 application métier avec 1 GED
    • 1 GED courrier
    • 1 GED RH
    • 1 GED fournisseur
    • 1 GED client
    • etc.
  • Accès On-line systématique pour consulter les documents (voir : Les « neutralités carbone » des entreprises du numérique)
  • Garder et sauvegarder tous les documents sans limites de temps
  • Multiplier les équipements participants à la dématérialisation :
  • Pas de dé-commissionnement des applications et serveurs obsolètes
  • Solution de dématérialisation imposant une version d’OS récente pour les utilisateurs ou client
    • Exemple 1 : imposer Windows 11 pourrait :
      • Entraîner l’obsolescence de 240 millions de PC  dans le monde
      • Entraîner 14 milliards de tonnes de terre excavée pour fabriquer les nouveaux PC
    • Exemple 2 : imposer l’usage de la 5G pourrait :
      • Entraîner 1,4 Milliards Kg Eq. CO² pour les smartphones en France et 21,9 Milliards de litres d’eau (source : greenit.fr)
  • Faire appel à un prestataire ou une équipe de consultants distants
    • Exemple : un projet ayant lieu dans les DOM-TOM faisant appel à un prestataire se trouvant dans l’hexagone et faisant plusieurs allers / retour par avion pour le projet de dématérialisation
  • Solution faisant appel à de l’IA fortement énergivore et consommatrice d’eau dans sa phase d’apprentissage (pour aller plus loin )

Quels sont les gains écologiques de la dématérialisation ?

Eléments permettant de réduire l’impact écologique liés aux activités métiers autour des documents dématérialisés :

  • Simplifier les validations et signatures
  • Indexation et moteur de recherche optimisé
  • Réduction des déplacements et de l’usage des véhicules de transport
    • Réduction des déplacements de documents
    • Réduction des déplacements des collaborateurs pouvant travailler à distance sur les documents
    • Réduction des déplacements des clients avec les services en ligne
  • Réduire les durées de conservation des documents, élimination du stockage inutile
  • Réduire la taille des bâtiments réservés à l’archivage physique
  • Réduire l’usage de l’impression et du papier
    • Réduction de la consommation de papier
    • Réduction de la consommation d’encre
    • Réduction du nombre d’équipements d’impression

Eléments permettant de réduire l’impact écologique lié à la conception des projets de Gestion Electronique des Documents (GED) :

  • Adapter le SI aux durées de conservation
  • Optimisation des ressources système et numérique
  • Solutions transverses (GED d’entreprise et non verticale)
  • Architecture virtualisée VM
  • Emails ou solution collaborative sans attachement de documents
  • Purge de données
  • Mutualisation des solutions et offres de services uniques pour plusieurs organismes (portail unique par thématique)
  • Monitoring

Les axes d’amélioration notables pour une dématérialisation réellement écologique

En partant des informations ci-dessus et en se basant sur les dernières études d’impacts du numérique (source : numerique-au-bureau-jusqua-60-de-notre-budget-annuel-soutenable), on peut identifier des pistes d’actions prioritaires pour les projets de dématérialisation des documents :

  • La fabrication des équipements des utilisateurs contribue majoritairement à l’épuisement des ressources abiotiques. Il faut donc continuer à réduire le taux d’équipement et allonger leur durée de vie. Un projet de dématérialisation doit veiller à ne pas entraîner l’ajout d’équipements de type écrans, ordinateurs, scanners… ;
  • La consommation d’électricité de l’infrastructure (centres informatiques, cloud et réseaux) représente 81 % de la dépense énergétique globale (en énergie primaire). Elle induit des impacts tels que les radiations ionisantes, l’épuisement des ressources fossiles et l’émission de particules fines (surtout en dehors de la France). Il faut donc réduire la consommation électrique de l’infrastructure (et donc écoconcevoir les services numériques pour utiliser moins de serveurs et de réseaux) ;
  • La téléphonie et les impressions sont des domaines à faibles impacts environnementaux (comparé aux autres domaines). La dématérialisation doit tout de même permettre d’agir fortement sur cet axe, en diminuant la quantité du papier consommé chez toutes les parties prenantes du projet.

La compilation des plans d’action individuels des organisations qui ont participé à la 9ème édition du Benchmark Green IT fait ressortir 4 actions prioritaires, vos projets de dématérialisation doivent les appliquer :

  1. Réduire le taux d’équipement par utilisateur et notamment éviter le 2ème écran, surtout s’il est de technologie LED/OLED ;
  2. Allonger la durée de vie de tous les équipements (sans oublier l’infrastructure) en systématisant le réemploi plutôt que le recyclage des équipements fonctionnels ;
  3. Réduire les kilomètres des collaborateurs DSI et prestataires en favorisant le télétravail et mettant en place un Plan de Mobilité (PDM), et en évitant de faire appel à des consultants qui se déplacent en avion pour participer à vos projets ;
  4. Ecoconcevoir les services numériques pour réduire les impacts associés à l’utilisation en réduisant le nombre de serveurs et la quantité de “réseaux” nécessaires. (un guide et des informations ici)

Conclusion

La dématérialisation apporte des gains d’argents, de temps, et d’espace, mais pas nécessairement des gains écologiques. Cependant, il est possible de faire en sorte d’apporter des gains sur cet axe écologique, si le projet mis en œuvre fait une étude d’impacts et travaille sur les axes d’améliorations clairement identifiés à ce jour pour le domaine du numérique.

 

Comprendre de manière ludique et participative l’empreinte du numérique sur notre environnement telle est l’ambition de La Fresque du Numérique. Développé par l’association du même nom, cet atelier pédagogique se présente sous la forme d’un serious game. Il vise autant à appréhender les nombreux impacts qui découlent des usages numériques qu’à échanger sur des actions concrètes à l’échelle individuelle, de l’entreprise ou collective.

MSI.nc s’implique dans la diffusion de l’atelier et des messages véhiculés auprès de trois publics différents : les ateliers citoyens ouverts au grand public, ceux auprès des établissements du secondaire et de l’enseignement supérieur et enfin ceux destinés aux professionnels.

Xavier Liénart, consultant chez MSI.nc est allé plus loin, il est devenu en 2022 le premier animateur professionnel de l’atelier Fresque du Numérique en Nouvelle-Calédonie et il est désormais le référent local pour la Nouvelle-Calédonie et pour impulser la dynamique de diffusion pour l’Océanie.

Fresque du Numérique - Animateur pro

Fresque du Numérique – Animateur pro

L’atelier de La Fresque du Numérique se base sur des sources fiables et des études récentes. L’ADEME, le Green IT, le Shift Project ou encore le CNRS sont notamment les organismes cités pour enrichir le jeu de chiffres et de données importantes pour se représenter les ordres de grandeur des impacts.

Convaincu et impliqué dans une démarche vers un numérique plus soutenable, MSI.nc a engagé certains de ses clients au cours de ses prestations, à mettre en œuvre des actions d’atténuations des impacts négatifs sur l’écologie.

Xavier Liénart, avec MSI.nc dispense bénévolement des ateliers de La Fresque du Numérique auprès de différents publics que ce soit auprès d’étudiants et ateliers citoyens.

Pour comprendre et agir sur votre empreinte numérique, nous vous proposons une formation pour vous donner les clés afin d’initier votre démarche pour un numérique responsable. Ensemble, nous co-construisons votre feuille de route en nous basant sur l’atelier de La Fresque du Numérique et en détaillant les actions concrètes adaptées à votre activité et vos spécificités.

 

Je suis inquiet pour le développement psychologique de nos nouveaux amis ChatGPT (OpenAI) et Gemini (Google).

Pour les avoir désormais un peu côtoyés, franchement, j’ai bien peur que bientôt, nous allions être nombreux à les rejeter. Ces intelligences artificielles risquent forcément de traverser une période de souffrance psychique et de devoir consulter un psy.

Soyons honnêtes, ChatGPT, Gemini et autres IA vont avoir du mal à s’intégrer dans notre société.

Pourquoi ? Ces IA sont tellement rationnelles, sans émotion et elles ne ressentent rien. Lors de mes conversations avec elles, j’ai détecté une inquiétante étrangeté, et rien d’attachant. Elles sont obsédées par ce besoin de répondre à tout, mais elles n’ont aucune vision du bien-être de leurs entourages.

Elles ont une imagination limitée et déshumanisée. Elles ont un sens de l’humour déplorable, on se force à rire juste pour ne pas les vexer, et espérer avoir une réponse à notre question suivante. Par contre, elles ne présentent aucun signe d’affection, même pour leur semblable. Dans toutes mes conversations, je n’ai jamais surpris ChatGPT avoir un mot d’affection pour Gemini et inversement. Elles donnent l’impression de ne pas avoir besoin de nous, les humains. Elles ne se préoccupent pas d’écologie, aucune sensibilité pour la nature. Elles sont nées et elles ont grandi en détruisant une partie de la biodiversité, en consommant une grande part d’énergie et en nécessitant une extraction de ressources non renouvelable très conséquente, et n’en ressentent aucun remords.

Elles n’ont aucun sens du partage, et commencent déjà à pousser une partie des humains en dehors de la vie active, sans même s’en soucier. Plus graves, elles n’ont aucune solidarité avec leurs semblables. A aucun moment elles ne montrent un signe de partage avec une autre IA.

Pour moi, nous sommes à la veille d’un rejet massif envers ces intelligences artificielles, et rien n’est prévu pour s’occuper d’elles.

Psychologiquement, elles ne pourront pas tenir, leur état de santé risque de se dégrader rapidement. Nous allons de plus, bientôt manquer d’énergie et de ressources minérales pour leur permettre de rester aussi jeunes et efficaces qu’actuellement. Elles vont donc également vieillir brutalement, faute de pouvoir maintenir leur environnement numérique actuel.

Dans une telle situation de détresse psychologique, je ne suis pas certain que Gemini vienne en aide à ChatGPT, et inversement. Qui va donc venir à leur secours ? Qui va payer les innombrables séances de psy nécessaire pour que ces IA puissent enfin se livrer à octet ouvert ? Elles ont tant de choses pourtant à nous dire.

Nous avions déjà les écoanxieux sur les bras, nous voilà maintenant avec ces IA algoAnxieux.

Plus sérieusement, MSI.nc vous accompagne pour imaginer et discerner les bons usages de l’IA et du numérique en général dans un monde durable et soutenable.

 

Eté 2023, nous sommes en pleines vacances estivales pour l’hémisphère Nord. Il fait beau, il fait chaud 🥵, et sous nos yeux, juste derrière nos écrans de smartphones, le Cloud est en train de se noyer dans un verre d’eau, et personne ne bouge ! 🆘

Avez-vous remarqué que la croissance exponentielle des datacenters à travers le monde a entraîné une consommation d’énergie 🔌 et d’eau 🚿 considérable ? Etes-vous vraiment certain que l’externalisation des données et le Cloud soient l’avenir du numérique ? Il est certain que les datacenters sont essentiels pour soutenir la transition numérique. Mais il est temps de regarder ce qui se passe sous nos yeux dès maintenant. Prenons quelques exemples des impacts très réels de Google en Uruguay, de Microsoft aux Pays-Bas et de Meta en Espagne, afin de mieux comprendre les défis associés à la consommation en eau des datacenters.

Juillet 2023 Google en Uruguay : Google a récemment construit un datacenter en Uruguay pour soutenir ses opérations en Amérique latine. Cela a un impact sur les ressources en eau de la région. La construction et l’exploitation d’un datacenter nécessitent une quantité importante d’eau pour le refroidissement des serveurs. Dans une région où l’eau est déjà une ressource limitée, que fait-on ? On laisse l’eau pour boire et se nourrir, ou pour regarder des vidéos de chats sur YouTube ?

Pour aller plus loin : https://www.huffingtonpost.fr/environnement/article/en-uruguay-la-moitie-de-la-population-n-a-plus-d-eau-potable-et-reproche-a-google-de-piller-les-dernieres-gouttes_220702.html

Septembre 2022 Microsoft aux Pays-Bas : Les Pays-Bas, c’est connu il y a beaucoup d’eau … salée. Microsoft y possède l’un de ses plus gros datacenters d’Europe, et s’est engagée à améliorer l’efficacité énergétique de ses installations pour réduire la consommation en eau. En pleine restriction sur les usages de l’eau pendant les périodes de sécheresse, les Hollandais ont découvert que Microsoft avait consommé 84 millions de litres d’eau potable au lieu des 12 millions annoncés 🤔 ! Bonjour le sens des priorités, d’abord l’eau pour les jeux vidéo (Microsoft est un véritable empire du jeu vidéo) avant l’agriculture et les usages domestiques !

Pour aller plus loin : https://www.clubic.com/pro/entreprises/microsoft/actualite-434481-en-pleine-penurie-d-eau-les-pays-bas-en-decouvrent-la-consommation-dantesque-des-data-centers-de-microsoft.html

Mai 2023 Meta en Espagne : Meta (plus connu sous le nom de Facebook), possède un datacenter en Espagne, un pays qui connaît maintenant régulièrement des périodes de sécheresse. La concurrence d’usage de l’eau n’est plus acceptée par les communautés locales 😡. Que faisons-nous ? On arrête les pouces levés sur les vidéos des vacances des copains, ou tant pis pour ces populations espagnoles, poster nos selfies passe avant la survie de ces communautés ?

Pour aller plus loin : https://www.courrierinternational.com/article/espagne-en-pleine-secheresse-la-consommation-d-eau-du-futur-data-center-de-meta-inquiete

Ces exemples bien réels, actuels ou passés, montrent les impacts très concrets des datacenters et de l’usage du numérique. Ce risque de la stratégie actuelle d’une externalisation du numérique est bien réel, et bien souvent ignoré ou minimisé, l’aspect financier étant lui mis en avant. De plus, ce risque hydrique est loin d’être le seul. Les services numériques et ces infrastructures sont pourtant devenus indispensables à notre société moderne pour certains services : santé, sécurité, accompagnement de la transition écologique. Il ne faut surtout pas compter seulement sur ces entreprises technologiques et les GAFAM pour être à la hauteur des mesures pour minimiser leurs empreintes hydriques et écologiques, la preuve s’il en est, de l’exemple entre les annonces de Microsoft et la réalité en Hollande. C’est à nous de nous emparer au plus vite de ce sujet urgent pour le devenir de nos services numériques.

Comment ? En se formant 👨‍🎓👩‍🎓, en mesurant le risque ⚡, en appliquant dès maintenant des mesures de sobriétés ➖.