Eté 2023, nous sommes en pleines vacances estivales pour l’hémisphère Nord. Il fait beau, il fait chaud 🥵, et sous nos yeux, juste derrière nos écrans de smartphones, le Cloud est en train de se noyer dans un verre d’eau, et personne ne bouge ! 🆘
Avez-vous remarqué que la croissance exponentielle des datacenters à travers le monde a entraîné une consommation d’énergie 🔌 et d’eau 🚿 considérable ? Etes-vous vraiment certain que l’externalisation des données et le Cloud soient l’avenir du numérique ? Il est certain que les datacenters sont essentiels pour soutenir la transition numérique. Mais il est temps de regarder ce qui se passe sous nos yeux dès maintenant. Prenons quelques exemples des impacts très réels de Google en Uruguay, de Microsoft aux Pays-Bas et de Meta en Espagne, afin de mieux comprendre les défis associés à la consommation en eau des datacenters.
Juillet 2023 Google en Uruguay : Google a récemment construit un datacenter en Uruguay pour soutenir ses opérations en Amérique latine. Cela a un impact sur les ressources en eau de la région. La construction et l’exploitation d’un datacenter nécessitent une quantité importante d’eau pour le refroidissement des serveurs. Dans une région où l’eau est déjà une ressource limitée, que fait-on ? On laisse l’eau pour boire et se nourrir, ou pour regarder des vidéos de chats sur YouTube ?
Pour aller plus loin : https://www.huffingtonpost.fr/environnement/article/en-uruguay-la-moitie-de-la-population-n-a-plus-d-eau-potable-et-reproche-a-google-de-piller-les-dernieres-gouttes_220702.html
Septembre 2022 Microsoft aux Pays-Bas : Les Pays-Bas, c’est connu il y a beaucoup d’eau … salée. Microsoft y possède l’un de ses plus gros datacenters d’Europe, et s’est engagée à améliorer l’efficacité énergétique de ses installations pour réduire la consommation en eau. En pleine restriction sur les usages de l’eau pendant les périodes de sécheresse, les Hollandais ont découvert que Microsoft avait consommé 84 millions de litres d’eau potable au lieu des 12 millions annoncés 🤔 ! Bonjour le sens des priorités, d’abord l’eau pour les jeux vidéo (Microsoft est un véritable empire du jeu vidéo) avant l’agriculture et les usages domestiques !
Pour aller plus loin : https://www.clubic.com/pro/entreprises/microsoft/actualite-434481-en-pleine-penurie-d-eau-les-pays-bas-en-decouvrent-la-consommation-dantesque-des-data-centers-de-microsoft.html
Mai 2023 Meta en Espagne : Meta (plus connu sous le nom de Facebook), possède un datacenter en Espagne, un pays qui connaît maintenant régulièrement des périodes de sécheresse. La concurrence d’usage de l’eau n’est plus acceptée par les communautés locales 😡. Que faisons-nous ? On arrête les pouces levés sur les vidéos des vacances des copains, ou tant pis pour ces populations espagnoles, poster nos selfies passe avant la survie de ces communautés ?
Pour aller plus loin : https://www.courrierinternational.com/article/espagne-en-pleine-secheresse-la-consommation-d-eau-du-futur-data-center-de-meta-inquiete
Ces exemples bien réels, actuels ou passés, montrent les impacts très concrets des datacenters et de l’usage du numérique. Ce risque de la stratégie actuelle d’une externalisation du numérique est bien réel, et bien souvent ignoré ou minimisé, l’aspect financier étant lui mis en avant. De plus, ce risque hydrique est loin d’être le seul. Les services numériques et ces infrastructures sont pourtant devenus indispensables à notre société moderne pour certains services : santé, sécurité, accompagnement de la transition écologique. Il ne faut surtout pas compter seulement sur ces entreprises technologiques et les GAFAM pour être à la hauteur des mesures pour minimiser leurs empreintes hydriques et écologiques, la preuve s’il en est, de l’exemple entre les annonces de Microsoft et la réalité en Hollande. C’est à nous de nous emparer au plus vite de ce sujet urgent pour le devenir de nos services numériques.
Comment ? En se formant 👨🎓👩🎓, en mesurant le risque ⚡, en appliquant dès maintenant des mesures de sobriétés ➖.
Faire des analogies à l’aviation en gestion de projets est souvent très utile, car en termes de management, l’aviation a plusieurs années d’avance sur les autres secteurs, car tout accident est bien souvent mortel.
Comment appliquer les citations de l’aviation à la gestion de projets ? C’est ce que je vous propose ici.
1 km de route ne mène nulle part. 1 km de piste de décollage mène partout !
Traduction : ce n’est pas tout de lancer un projet, encore faut-il le lancer dans de bonnes conditions. Un avion a besoin d’une piste de décollage, un projet, d’un bon cadrage, d’une bonne équipe et de sens. Si le projet est lancé dans de bonnes conditions, il peut vous mener très loin !
Nous pouvons arriver à vaincre la pesanteur. Pas la paperasserie.– Wernher von Braun
Traduction : un projet peut aboutir sans un excès de formalisme, c’est le résultat qui compte.
Apprends et regarde les erreurs des autres, car tu ne vivras pas assez longtemps pour avoir le temps de les faire toutes.
Traduction : un bon chef de projet doit être capable de prendre du retour d’expériences d’autres projets.
Mieux vaut être au sol et avoir envie d’être en l’air que d’être en l’air et d’avoir envie d’être au sol.
Traduction : il faut savoir dire non à un projet qui va nous mettre dans une situation ingérable.
Nous devons voler et tomber… voler et tomber… jusqu’à ce que nous puissions voler sans tomber ! – Otto Lilienthal
Traduction : faire des erreurs en conduite de projet nous sert à apprendre, le pire, c’est de faire des erreurs et de ne pas en retirer de l’expérience.
Lorsque tout semble aller contre vous, souvenez-vous que les avions décollent toujours face au vent.– Henry Ford
Traduction : un projet également décolle face au vent, car il est souvent novateur et doit donc aller contre certaines pratiques bien ancrées, c’est bien dans ces conditions qu’il peut être novateur.
Si quiconque devait obtenir des ailes et voler jusqu’au sommet du ciel, enfin il comprendrait entièrement le monde dans lequel il vit. – Socrate
Traduction : un des co-bénéfices de la conduite de projet, c’est qu’elle nous aide à mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.
En aéronautique il y a au moins trois choses qui ne servent à rien :
– Le carburant qu’on laisse à la pompe
– Au décollage la piste qui est derrière
– En vol l’altitude qui est au-dessus
(En résumé, on fait le plein, on met les gaz en début de piste, et on vol suffisamment haut.)
Traduction : En conduite de projet, on se prépare avant de lancer le projet. On vérifie les délais, les objectifs, les moyens humains, le budget. Au moment du lancement, on cadre bien le projet et on clarifie tout ce qui doit l’être. Pendant la réalisation, on se focalise sur la qualité des livrables en cours et on garde une bonne vision de là où l’on veut aller.
Il n’y a pas de « bons pilotes » il n’y a que de vieux pilotes…L’expérience n’est pas un total d’heures de vol, mais les enseignements qu’on en a tirés.
Traduction : Il n’y a pas de « bons chef de projet », il n’y a que de vieux chefs de projet qui sont toujours dans ce métier et qui savent tirer les enseignements des projets déjà réalisés ou observés.
Et pour terminer, une dernière qui provient de mon instructeur de pilote de planeur :
Quand tu pilotes, ne sois pas dans ta machine, sois devant ta machine.
Traduction : Quand tu gères un projet, ne sois pas nez dans le guidon de ton projet, sois toujours devant, dans l’anticipation et dans l’écoute de ce qui se passe autour de toi. En résumé, en conduite de projet, il faut toujours avoir un temps d’avance.
Voilà ce que m’ont inspiré la sortie du nouveau rapport du GIEC et la journée mondiale de l’eau cette semaine du 20 mars 2023. Un passage culte d’OSS 177 que j’ai légèrement modifié :
Quand on voit le bazar que c’est au niveau du climat !
Moi je vous dis ça c’est en toute amitié
On est en 2023 les gars, faut se réveiller !
Les canicules et sécheresses partout, les problèmes d’eau, les inondations, les élus illisibles dans leurs discours, les tensions géopolitiques
Il s’agirait de grandir !
Il s’agirait de grandir
Moi je suis dans le numérique. Et je ne vois rien qu’au niveau du numérique, c’est un bordel !
On ne fait jamais les bons projets pour réduire l’impact écologique…
Il s’agirait de grandir !
Alors on grandit ?
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