Ceux d’entre vous qui ont suivi des formations que j’ai pu animer, savent que j’accorde plus d’importance au pragmatisme qu’à l’absolutisme lorsqu’il s’agit de pratiques, d’outils et de techniques de management ou de pilotage de projets. Choisir le bon outil pour le bon travail devrait être un principe directeur suivi par toutes les équipes de projet.

Plus facile à dire qu’à faire !

C’est d’autant plus difficile lorsque les normes de votre entreprise imposent un ensemble d’outils fixes, mais c’est encore plus difficile lorsqu’une entreprise subit une transformation fondamentale de ses pratiques management et d’organisation.

C’est ce que l’on rencontre actuellement avec l’approche Agile. On adopte actuellement un nouveau cadre de prestation de services en informatique avec l’agilité. Il est donc tentant d’adopter les nouveaux outils d’organisation et de planification tout en qualifiant d’obsolètes ceux de l’approche des méthodologies précédentes.

Cependant, si nous faisons l’effort de bien comprendre le contexte dans lequel l’utilisation des anciens outils de planification ont encore de la valeur, nous devrions encore leur trouver un usage.

Un bon exemple en est l’utilisation des diagrammes de Gantt par des équipes qui suivent un cycle de livraison agile.

Bien que les diagrammes de Gantt existent depuis le début des années 1900, ils représentent encore une grande valeur. Bien évidemment, ces diagrammes de Gantt ont été remplacés par des outils tels que les Kanban et les courbes Burndown. Ces deux outils de planification et de suivi fournissent un moyen visuel et collaboratif d’évaluer les progrès vers la réalisation d’une version ou d’un sprint. Cependant, soyons réaliste, il est rare, de trouver des projets pour lesquels une représentation traditionnelle d’un calendrier de projet ne fournirait pas également certains avantages supplémentaires.

Il faut accorder de l’important à la représentation du planning du projet au moyen d’un diagramme de Gantt dans les cas suivants :

  • Dépendances importantes et complexes entre la production de plusieurs équipes ;
  • Le résultat du projet est fortement contraint par la réglementation ;
  • Une partie des activités liées au projet n’est pas réalisée par l’équipe de développement organisée en méthode Agile…

Les équipes agiles peuvent continuer à utiliser leurs outils (tableau Kanban, courbes Burndown…), mais les outils de planification traditionnels peuvent être utilisés pour suivre d’autres travaux et tâches qui ne sont pas saisis dans le backlog mais qui doivent encore être réalisés pour la réussite du projet.

S’il est nécessaire d’avoir un calendrier de projet global, les sprints des équipes agiles peuvent être présentés comme une série de tâches récapitulatives à durée fixe sans qu’il soit nécessaire de les décomposer à un niveau inférieur dans le Gantt. En examinant les courbes d’avancement des sprints, ou les Kanban, il est alors possible d’ajuster la durée des tâches récapitulative du Gantt pour refléter les dates exactes d’achèvement.

Il ne faut pas oublier que bien souvent, les diagrammes de Gantt sont des outils pertinents en gestion de projet, pour aider les différentes parties prenantes aux projets, à comprendre et à surveiller les progrès réalisés par rapport aux estimations.

En résumé, les tableaux de tâches (Kanban) sont d’excellents outils de collaboration, d’implication, car ils sont visuels et n’importe qui peut les mettre à jour. Les diagrammes de Gantt sont d’excellents outils pour considérer le projet dans son ensemble, et mettre en évidence les dépendances, en tenant compte des activités de toutes les parties prenantes liées aux projets.

Il n’y a donc pas de solution miracle, même avec l’approche Agile. Les deux types d’outils de planification doivent bien souvent cohabiter.

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